Les différentes couleurs d’yeux qu’on peut observer chez les chats

Un chat noir aux yeux bleus attire toujours l’attention, mais ce n’est pas un hasard génétique jeté aux dés. Les nuances qui colorent le regard félin, du vert limpide à l’ambre profond, racontent une histoire de pigments, de gènes et de lumière. Les propriétaires de chats le savent : difficile de rester insensible à ces yeux dont la palette semble parfois défier la nature.

Du jaune au marron : la palette chaude des regards félins

Pourquoi tant de variations ? Tout se joue dans l’iris, là où la mélanine s’accumule selon un dosage précis. Ce pigment, produit par des cellules appelées mélanocytes, module la teinte finale. Quand la mélanine est bien présente, le regard du chat se fait intense, oscillant du jaune soutenu au marron profond. À l’inverse, une faible concentration laisse apparaître des yeux plus clairs, parfois presque translucides.

Ce mécanisme explique qu’on puisse croiser un chat noir aux yeux bleus, même si ce contraste reste rare. Un manque total de mélanine, c’est l’albinisme : le chat arbore alors non seulement des yeux très pâles, mais aussi un pelage dépigmenté. Deux types de mélanine dessinent cette diversité : l’eumélanine, responsable des teintes sombres, et la phéomélanine, qui tire vers le jaune ou le roux. C’est leur dosage qui sculpte la couleur finale du regard.

Les chatons et leurs premiers éclats bleus

Impossible d’ignorer ce détail chez les jeunes félins : tous les chatons naissent avec des yeux bleus. À ce stade, la mélanine ne s’est pas encore installée dans l’iris. Les mélanocytes, encore inactifs, laissent passer la lumière à travers des couches oculaires qui diffusent une teinte bleutée.

En grandissant, tout change. Vers l’âge d’un ou deux mois, la production de mélanine débute et le regard du chat commence à évoluer. Plusieurs semaines sont nécessaires pour que la véritable couleur des yeux s’impose, généralement entre 8 et 12 semaines. Durant cette période, le bleu initial peut céder la place au vert, au jaune ou au marron, selon les prédispositions génétiques de chaque animal.

La génétique, chef d’orchestre des couleurs

La couleur des yeux des chats ne relève pas du simple hasard : elle obéit à des lois transmises par les parents. Les gènes qui orchestrent la production et la répartition de la mélanine se transmettent de génération en génération. Résultat, le regard d’un chat reflète en grande partie l’héritage de ses ascendants.

Cet héritage se manifeste parfois de façon spectaculaire, comme chez les chats aux yeux vairons. Cette singularité, appelée hétérochromie, résulte d’une répartition inégale de la mélanine lors du développement embryonnaire. Le gène blanc dominant, présent chez certaines races, perturbe la migration des mélanocytes vers l’iris. Conséquence : un œil reste bleu, l’autre prend une couleur différente. On voit alors apparaître des félins au regard dépareillé, fascinants et rares.

Un regard de chat, c’est donc bien plus qu’un simple reflet : c’est le résultat d’une alchimie entre génétique, pigments et histoire individuelle. Chaque nuance raconte le chemin parcouru par la mélanine, depuis les premiers instants de la vie jusqu’à la maturité. Face à ce kaléidoscope de couleurs, difficile de ne pas s’arrêter, le temps d’un instant, pour plonger dans ce mystère silencieux qui fait tout le charme des félins.